Journal de quarantaine: Philippines Lockdown Blues
On vit des temps extremement etrange… Palawan en general et Port Barton en particulier sont verrouilles pour un mois au minimum. Il n’y a plus de vols entre Palawan et Metro Manila / Ninoy Aquino Airport, j’ignore s’il y en a encore pour les autres aeroports desservis, Cebu et Angeles, et s’ils sont ouverts aux etrangers. Il n’y a plus ni bus ni vans qui circulent sur les routes. Les touristes qui n’ont pas reussi a partir sont coinces ici avec nous. Il est preferable de ne plus se déplacer – avant-hier j’ai pu encore pu me rendre a la ville la plus proche pour ramener des provisions, mais des Israeliens, venus de la station balneaire d’El Nido qui a ordonne le depart des non-residents, etaient bloques au barrage militaire qui controle l’acces a Port Barton. Comme d’hab’ aux Philippines c’est brutal mais pour une fois cela parait presque sense (probablement par accident), si l’idee est de ramener tous les profils consideres a risque sur Puerto Princesa ou sont regroupes ce qui tient lieu d’hopitaux – meme s’il vaut clairement mieux ne pas en dependre vu l’etat des infrastructures et l’absence d’equipements.
Pour l’instant il n’y a officiellement aucun cas confirme sur Palawan. J’insiste sur officiellement. Au vu de la severite des mesures en cours tout le monde s’accorde a penser qu’ils mentent. Il faut dire aussi que chaque test doit etre envoye a Manille pour analyse et il y a deja eu plusieurs cas ou les patients sont decedes bien avant d’avoir obtenu les resultats. Je ne connais pas le nombre exact de cas “en attente de confirmation” a ce jour sur Palawan, mais c’etait deja plusieurs dizaines il y a deux jours, donc on a probablement passe la centaine, et ce ne sont evidemment que les cas hospitalisés, dans un pays ou les pauvres meurent souvent chez eux.
La situation change tous les jours. Depuis hier nous sommes en quarantaine, supposes rester a la maison. Couvre-feu de 20h a 6h. Le detachement de Marines lourdement armes qui a debarque il y a quelques jours patrouille et controle les allees et venues. Hier matin j’ai pu aller au Jeepney prendre des provisions, aujourd’hui on verra s’ils me laissent passer. L’ambiance est lourde, etrange. Les restaurants n’ont le droit que de vendre des plats a l’emporter. Vu les resultats en chute libre de la derniere semaine j’ai pour ma part prefere réduire les couts et fermer.
Difficile de faire des plans d’avenir evidemment. Combien de temps avant que la situation revienne a peu pres a la normale, quelles consequences a moyen terme sur l’economie occidentale et le tourisme, comment survivre huit longs mois en attendant une tres hypothetique prochaine saison… je n’en sais rien.\
Pour l’instant ma situation est aussi bonne que possible – entre mes courses d’hier et les stocks du jeepney j’ai assez de nourriture pour tenir au moins deux a trois semaines je pense, assez de sous aussi pour voir venir deux ou trois mois. J’ai des amis sur qui je peux compter en cas de besoin et l’heure est a l’entraide. Je me sens bien et n’ai pour l’instant aucun symptome alarmant. Ma maison est la plus chouette que j’aie habitee depuis deux ans, sur une colline au milieu d’un grand jardin avec une vue magnifique sur la jungle et la mer. J’ai obtenu sans peine une reduction de moitie du loyer, a P5000 / CHF100 par mois. Le seul souci est l’absence totale de signal, qui m’oblige a en descendre et a prendre ma moto si je veux me connecter au monde ou meme telephoner, mais tant que je ne suis pas malade, ca va. J’ai un chien qui me suit comme mon ombre et une chatte qui dort avec moi, donc aujourd’hui, tout va bien. Demain…. c’est une autre histoire.