Nestlé : « 70 % de nos produits sont malsains »
Ce n’est pas vraiment une surprise, mais c’est désormais « officiel ». Nestlé a en effet dû reconnaître que plus de 2/3 de ses aliments ne répondaient à aucune « définition reconnue de santé » et que « certaines de [ses] catégories ne ser[aient] jamais saines »… peu importe la façon dont la multinationale pourrait tenter de modifier leur composition a l’avenir.
Ce sont les conclusions d’une présentation interne, qui aurait du n’être réservée qu’aux seuls cadres dirigeants de la première entreprise agroalimentaire mondiale. Pas de chance : la présentation a fuité, et son contenu, accablant, a été révélé lundi par le Financial Times. Oups !
Dans ce document, le groupe, qui possède des dizaines de marques comme Maggi, Movenpick ou Perrier, reconnait que seuls 30% de tous ses aliments et boissons peuvent prétendre à une note supérieure à 3.5 selon le système australien de notation, que l’étude utilise comme référence. Dans ce barème, mis au point pour guider les consommateurs dans leurs achats, 5 est la note maximale et 3.5 la limite pour qu’un aliment puisse être considéré comme bon pour la santé.
40% des produits laitiers
La totalité des boissons (à l’unique exception du café pur), des confiseries et des glaces arrivent en dessous de cette limite, de même que 40% de tous les produits laitiers. Nettement plus surprenant, près d’une eau produite par Nestlé sur cinq échoue également !
Dans le détail, on relève par exemple une pizza pepperoni de la marque américaine Hot Pocket, qui représente à elle seule 48% de l’apport journalier en sel, ou une boisson San Pellegrino au gout orange, avec 7.1g de sucre par 100ml. Jolie performance aussi pour la poudre Nesquik a la fraise, vendue aux Etats-Unis comme « la boisson parfaite au petit déjeuner pour bien débuter la journée des enfants ». Celle-ci contient 14g de sucre par portion de… 14g, avec un peu de colorants et d’arômes.
L’étude ne traite pas des produits Nestlé pour bébés, ni de ceux destinés aux animaux de compagnie.
Nestlé en mode pompier
Depuis lundi, la société, basée à Vevey en Suisse, tente évidemment de limiter les dégâts. Dans un communiqué, le géant de l’alimentation a déclaré travailler sur un « projet à l’échelle de l’entreprise » pour mettre à jour sa stratégie et s’assurer que ses produits répondent mieux aux besoins nutritionnels. « Nous avons réduit les sucres et le sodium dans nos produit d’environ 14 à 15 % au cours des sept dernières années » se justifie notamment Nestlé, qui conclut toutefois, « nous pensons qu’une alimentation saine signifie trouver un équilibre entre bien-être et plaisir ».
Lars Kophal